Inhepsie : Onirique

Metal atmosphérique

Je crois qu’aucun disque n’aura jamais aussi bien porté son titre : Onirique, c’est exactement ce que représente cet album, et le groupe en lui-même. Mélodies envoûtantes, sons suaves et veloutés, arrangements léchés, voix féminine sublime, chœurs chaleureux et textes dotés d’une poésie actuelle rare et romantique à souhait.

 

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La pochette ne me contredira pas sur les émotions provoquées, avec ces couleurs pastels crème, jaune et vert frais, et la combinaison de corbeaux en plein vol, d’un capteur de rêve et du visage d’un Dieu oublié.

Entrons dans le vif du sujet, malgré un petit problème d’étouffement des sons médiums, comme sur les cymbales et les chœurs. Une production un peu plus organique aurait rehaussé la musique d’Inhepsie. Dommage, car parfois même la voix principale de Cathy perd de sa présence par cette compression exacerbée.

Cathy Bontant donc, qui dirige le groupe d’une main de maître et compose 90% des morceaux (excepté Funambule créé par Jean Suire, guitariste et également fondateur du groupe, qui ne dépareille pas en qualité musicale) est LA pierre angulaire de la musique du groupe. Sa voix très feutrée, à grande tessiture, et aux textes délicats et imagés, porte tous les morceaux, et est parfois agrémentée de chœurs ornements de belles harmonies.

 

 

Ode à la nuit, qui amorce le voyage, single et vidéo, est une belle démonstration de l’atmosphère entière de toutes les compositions, et L’autre réalité ne me fait pas mentir, les mélodies se révèlent belles et les refrains envoûtants.

 

 

Est-ce important est une belle ballade, les mélodies chant-piano s’entrecroisent en des sentiments légers, d’où la surprise de l’enchaînement avec L’indifférence, morceau épique et presque prog› dans la structure, où l’on sent un petit côté années 80 voire même très Maiden des premiers albums, et où les claviers et guitares s’en donnent à coeur joie. Refrain superbe, césure au milieu, changement de tempo, petit passage piano chant puis passage à la double grosse caisse en double-croche, puis à nouveau planant, une belle progression très intéressante, où l’on remarque des soli de guitare non négligeables. Le texte subtil pourrait parler de l’indifférence dans un couple après des années d’intimité, mais aussi entre deux amis, ou même entre un parent et son enfant…

Ce sentiment nous ramène à la poésie et au romantisme, et plus on découvre les chansons qui nous transportent l’âme, – Oublier qui je suis, L’instant égaré -, plus on se dit que les pionniers du style tels Baudelaire, Verlaine ou même Hugo auraient adoré cette musique si elle avait existé en leur temps.

Funambule est une pierre angulaire de l’album, superbement composé et on se prend à l’imaginer avec un orchestre symphonique et un chœur monstrueux, la musique en serait transcendée ! Sur Onirique, on retrouve une géniale mélodie, suivi par une forte conclusion, Regrets, assez pêchue, qui flirte même avec une ambiance à la Evergrey, sombre et dense.

 

Quelle évolution depuis le précédent opus, Obédience, sorti en 2012, autant dans les arrangements que les mélodies (soli, piano, cordes et surtout chant..), un bonheur sans nom qui colore et ravive les esprits les plus blasés par de belles et douces énergies. Un beau voyage éthérique que je vous conseille vivement. Merci Inhepsie et bravo pour votre œuvre !

 

 

Pour en savoir plus :

Site du groupe Inhepsie