Dernier opus en date de la saga initiée en 2001, Fast and Furious 7 arrive sur nos écrans, marqué par la disparition de l’un de ses interprètes historiques, Paul Walker.
Son décès subit a contraint la production à retarder la sortie du film d’un an, et certaines scènes ont été tournées avec l’aide des deux frères de l’acteur, sur lesquels un visage numérique du disparu a ensuite été incrusté.

Le film en lui même reprend là ou s’était arrêté le précédent, qui finissait avec la mort de Han, tué par Deckard Shaw (Jason Statham), le frère d’Owen Shaw, le grand méchant du sixième opus. Rien de mieux pour se mettre en appétit: une futur confrontation Diesel/The Rock contre Statham, nul doute qu’il allait y avoir du cassage de bras dans le prochain film.
Et pourtant, rien de tout cela! S’il y’a bien une bagarre au début entre Statham et The Rock, le personnage de Deckard Shaw est sous-exploité. En gros, et contrairement à ce que l’on nous avait vendu, ce n’est pas Statham le grand méchant du film, mais ce bon vieux Djimon Hounsou, que l’on a pu croiser dans Blood Diamond ou plus récemment dans Les gardiens de la galaxie, qui cherche à mettre la main sur l’oeil de Dieu, un programme informatique censé permettre de traquer qui que ce soit partout sur la planète. Les services secrets, qui cherchent à récupérer le pirate à l’origine du programme, qui est entre les mains de Hounsou et de ses petits copains, charge la « famille » de Toretto de la mission, en promettant à ce dernier de pouvoir utiliser le programme pour retrouver Shaw, qui vient de faire exploser la maison familial de Dom à Los Angeles.

Bon, comme d’habitude, le scénario tient sur du papier à cigarette, ce qui est d’ailleurs bien dommage. Marqué par le décès de Walker, et la chasse à l’homme de Shaw dans le film, il y’avait clairement mieux à faire.
Mais bon ,quand on va voir Fast and Furious, on y va surtout pour les courses poursuites et les cascades. De ce point de vue là, on en a pour son argent, même si l’emploi récurrent des effets spéciaux dénature la portée de ces scènes. Des scènes qui deviennent d’ailleurs de plus en plus irréalistes (le parachutage des voitures via un avion, les scènes dans l’immeuble à Abu Dhabi, la course poursuite dans Los Angeles), ce qui fait que l’on a parfois l’impression de se retrouver devant un jeu video.
Ce qui faisait le charme des premiers films, c’est que tout semblait plus ou moins réaliste. Mais avec le temps, la saga est devenue plus sérieuse, avec des enjeux plus importants pour l’équipe, mais qui ne se traduisent pas toujours de la meilleure des façons à l’écran. Ce qui est d’ailleurs bien dommage, car depuis l’épisode 5, et le rassemblement des figures marquantes de la série, on pouvait s’attendre à ce que les futurs films franchissent un cap, mais il n’en est rien.
Même le changement de réalisateur n’apporte rien. L’arrivée de James Wan sur le projet était une excellente nouvelle. Le réalisateur de Saw, Conjuring ou Death Sentence, allait sûrement amener du sang neuf. Malheureusement, on ne sent pas de différences au niveau de la réalisation, alors même que les qualités de Wan, qui a fait ses preuves ses dernières années, se prêtaient bien à un film comme Fast and Fuirons. Il n’en est rien, le film est même aseptisé niveau violence, alors qu’il y’a de la testostérone à l’écran!
Autre remarque, concernant les personnages, qui sont clairement sous-exploités. En 7 films, aucun n’a vraiment évolué, on retrouve toujours les mêmes blagues, les mêmes histoires. Il aurait pu être intéressant de développer un peu les personnages interprétés par Tyrese Gibson ou Ludacris. De même pour Kurt Russell, que l’on est heureux de revoir sur un écran de cinéma, mais dont le rôle n’est pas approfondi. Signalons également la présence de Tony Jaa, l’acteur thaïlandais de Ong Bak. Le voir sur un tel projet s’avérait assez excitant. Mais comme pour les autres, son rôle est réduit à la portion congrue. Il est d’ailleurs assez triste de voir comment il disparait du film.

Malgré tout, Fast and Furious 7 reste un bon divertissement, mais qui gagnerait à être développé davantage, car oui, nous n’y échapperons, il y’aura bien un Fast and Fuirons 8. A la charge des producteurs de renouveler leur produit, sans quoi le public risque un jour de se lasser.
Un dernier mot sur l’hommage rendu dans les dernières minutes à Paul Walker. Peut être pas l’acteur le plus doué de sa génération, mais sûrement l’un des plus sympathiques. Les images de fin lui font honneur, et l’émotion fait son effet. Sa disparition laissera un grand vide dans la saga…