18 années d’activité et le groupe de rock Merzhin garde toujours l’énergie et une réelle capacité à se renouveler de manière créative ! Ce groupe, bien connu des bretons, sort un nouvel album studio nommé Des heures à la seconde. À cette occasion, Pierre Le Bourdonnec (chanteur du groupe) a accepté de répondre à quelques questions pour notre webzine.
Qui êtes-vous ?
Merzhin est composé de 6 membres, la formation existe depuis 1996 et totalise 6 albums studio, plus de 600 concerts dans plusieurs pays. Notre musique s’inscrit dans le rock français mais habillé par l’utilisation d’un multitude d’instruments à vent au service de mélodies d’inspirations diverses.
Comment se passe la composition des morceaux ?
Qui écrit la musique ? Les textes ?
Nous sommes tous impliqués dans la composition des morceaux. Possédant notre propre studio d’enregistrement, nous pouvons chacun exprimer nos différentes idées. Lorsque nous sommes satisfaits de 5,6 titres nous passons à une phase d’arrangements et ensuite d’enregistrement. Nous pouvons ainsi prendre du recul et revenir à souhait sur notre travail si cela ne nous convient pas.
La composition musicale est collégiale. En ce qui concerne les textes, je les écris principalement avec l’aide de Vincent (notre guitariste rythmique).
Plus précisément, concernant les textes, où trouvez-vous l’inspiration ?
L’inspiration vient-elle d’événements particuliers ? De vécu personnel ? D’autres sources : cinéma, littérature … ?
Effectivement l’inspiration vient de toutes ces sources que vous évoquez dans votre question. L’actualité sociale nous fournit beaucoup de matière pour façonner notre écriture. Les rencontres, nos voyages sont également des puits d’inspiration.
Pouvez-vous nous parler de votre album Des heures à la seconde ?
La première chose à dire concerne l’enregistrement de cet album. C’est la première fois que nous composons, enregistrons et produisons un disque entièrement chez nous. En effet, nous avons notre propre label et structure d’enregistrement, qui nous ont permis ce tour de force.
Une anecdote sur un titre Le pantin, un morceau qui nous a posé beaucoup de problèmes d’arrangements et qui ne trouvait pas sa place… Nous étions résolus à l’écarter quand nous avons juste gardé la ligne de chant et une guitare acoustique, les voix d’enfants ont fait le reste. C’est aussi une bonne leçon puisque nous avons passé un temps fou à essayer d’arranger ce morceau qui finalement trouve son identité en guitare/voix.
Nous parlons de l’humain et de son rapport au temps dans cet album. Il y a des photos à des instants « T », des moments de vie. C’est une invitation à la réflexion, la musique est un véhicule puissant pour nos idées également. Je pense qu’un morceau comme Les Indignés porte un message fort et se passe d’explications et de commentaires.
Que pensez-vous de la scène bretonne rock actuelle ?
Elle est toujours aussi active et cela depuis longtemps (cf : 40 ans de rock à Brest par ex.). Mais ce qui me surprendra toujours c’est sa riche diversité et qualité. Il est vrai que la Bretagne est depuis tout temps un eldorado pour les musiciens : beaucoup d’endroits, de salles, de festivals, de bars où s’exprimer … et un public averti et chaleureux. Ce sont les ingrédients pour une scène active et qualitative.
Quelques noms à découvrir :
Im Takt (electro), Craftmen Club (rock), Trio Jmk (electro trad), Working Class Zero (rock apocalyptique)
Avec une telle longévité pour votre groupe, aujourd’hui, vivez-vous de votre musique ?
Nous sommes tous intermittents du spectacle, les fameux » privilégiés « . Sans cette disposition sans cesse attaquée et diffamée, nous ne pourrions vivre de notre musique.
Je vous invite d’ailleurs, ainsi que vos lecteurs à vous informer sur la situation et les raisons de notre colère sur les réseaux sociaux et internet : collectif ART29, Le Monde.
Que peut-on vous souhaiter pour la suite ?
Nous sommes en tournée jusqu’à la fin de l’année, alors souhaitons que tout se passe pour le mieux. Nous développons parallèlement un autre projet que nous avons commencé à jouer en 2013, conçu comme un road movie musical, très folk et nous plaçant au cœur d’une traversée des États-Unis de Chicago à Santa Monica à la manière de Moriarty et ses accolytes (La route de Jack Kerouac). Ce spectacle comporte beaucoup de mise en scène, par la narration, les déplacements et une partie vidéo très travaillée. Nous abordons les mythes fondateurs, des lieux emblématiques et des personnages clés de l’histoire des USA, tout en restant les acteurs de ce voyage. Nous l’avons imaginé aussi comme un outil ludo-pédagogique à l’intention des scolaires notamment à partir du collège où commence à être abordé l’histoire des USA.
Nous espérons donc que tout ce travail porte ses fruits et que l’aventure se poursuive encore tant que la flamme reste intacte.
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