Musicien polyvalent et expérimenté, Olivier Bertholet nous présente son projet musical electro – ambient : Sulfur Iodatum. A l’occasion de la sortie de son 1er EP, « Crash test », nous lui avons posé quelques questions pour en savoir plus sur ses expériences et ses influences musicales.

 

 

sulfur iodatum crash test

 

 

Pouvez-vous vous présenter ainsi que votre projet musical Sulfur Iodatum ?


Je m’appelle Olivier Bertholet et je vis à Bastia depuis 2000.

Je suis originaire de la région toulonnaise où j’ai commencé la musique à l’âge de 15 ans. Dans ma pratique instrumentale, j’ai suivi une formation en batterie et j’ai durant 5 années approché le jazz avec la trompette.

J’ai joué dans des formations, balayant des styles musicaux assez larges.

Le punk a compte parmi mes premières amours. A l’époque, nous étions hypnotisés par les géantissimes Pixies et Sonic Youth, et durant 5 années on a composé une musique qui faisait très mal à la tête, mais qui s’est jouée tout de même dans de nombreux bars ainsi que sur les scènes de plusieurs festivals !

Puis je me suis installé en Corse où j’ai fait de nouvelles rencontres musicales : La chanson à texte s’est invitée à ma table. On passait de bistrots en cafés, accompagnant la valse des verres qui s’entrechoquent et le Tango des rires bruyants : 5 ans à flirter avec l’alcoolisme !

Enfin, je participe durant 2 ans à une formation plutôt atypique (Batterie / Trompette / Trombone / Clarinette) qui fonctionne sur trois principes fondamentaux : Ne faire que des créations éphémères. Ne créer que dans le cadre de résidences. Uniquement pour des collaborations artistiques. Nous enchaînons pas mal de collaborations et assurons près d’une trentaine de représentations.

Puis, vient Sulfur Iodatum, mon projet musical actuel, axé sur des compositions électroniques. Sulfur Iodatum est né il y a quatre ans. L’envie de conduire mon propre projet et de poser mes propres morceaux ; conjuguée à la découverte du potentiel de composition et de restitution « Live » offert par les logiciels MAO ont rendu possible l’aventure … Les orientations musicales, les influences, les rencontres et une grosse part de recherche et d’expérimentation personnelles ont forgé le style musical et l’identité du projet : Une sorte de laboratoire sonore dans lequel s’entremêlent sonorités 90’s et ingrédients contemporains.

 

 

sulfur iodatum crash test

 

 

Vous avez été batteur dans diverses formations musicales (du punk à la chanson à texte..).
Comment en êtes-vous venu à faire de l’électro ?

J’ai toujours regardé d’un œil curieux cette musique et cette culture. A la fin de mon adolescence, j’ai connu l’explosion des raves sauvages. Elles ont rapidement fait partie de mes virées nocturnes !  J’adorais le côté interdit de ces soirées, ça ne faisait qu’en renforcer leur intérêt et donc justifier leur raison d’être. Il y régnait une énergie démentielle !

Et puis ça a été, avec le hip hop, une des plus belles évolutions du deejaying !

Je peux dire que je suis arrivé à la musique électronique par la techno.

Parallèlement,  j’écoutais nombre de groupes qui incorporaient dans leur musique des synthétiseurs : Herbie Hancock et cet énorme choc qu’a été la découverte de l’album « Headhunters », Joe Zawinul avec son projet Weather Report, Les Pink Floyd et bien d’autres…

La  synthétisation des sons et la numérisation de la musique ont, depuis la fin des 60’s, traversé tous les courants musicaux et en ont fait naître d’autres. Ce n’est que plus tard que j’en ai véritablement pris conscience en écoutant Massive Attack, Amon Tobin, The chemical Brothers…

Tout ça a mûri en moi. Mon expérience de la pratique musicale, ce que j’écoutais, les envies qui naissaient….. Puis, le besoin de composer mes propres morceaux, de développer et de personnaliser mon univers (ce qui est difficile à réaliser en formation à plusieurs) m’ont poussé à franchir un nouveau cap, celui du projet musical en solo, celui de la composition à part entière.

Je me suis donc intéressé de près aux logiciels de studio et de restitution « Live »  ainsi qu’aux principes plus généraux de la MAO.

C’est un univers complexe.

Au même titre que l’instrumentiste doit travailler quotidiennement son instrument, le Geek doit apprendre à maîtriser les rouages et les spécificités des logiciels, en comprendre le vocabulaire, se tenir à jour des évolutions techniques du matériel etc… j’ai du mal avec les gens qui pensent que le musicien électronique n’est pas un musicien, que l’ordinateur fait le boulot à sa place, c’est une vision super réductrice voire parfaitement fausse.. Mais je m’éloigne du sujet là, non ?

 

 

 

Vidéos, prestations musicales « Live » lors de vernissages … Il y a un côté également visuel qui accompagne votre musique …
Pourquoi ce choix ?

Parce que je compose ma musique en imaginant des univers, lorsque j’oriente la composition musicale d’un titre dans telle ou telle direction, je le fais avec des images qui défilent dans ma tête… D’une certaine manière, je peux dire que je visualise ma musique.

D’ailleurs, très souvent les gens qui entendent mes morceaux sans avoir assisté à un live me font le retour suivant : cette musique irait super bien sur des images !

 

 

En quoi ces formes d’art sont-elles complémentaires pour vous ?

Regardez le même film avec et sans la bande son, vous ne verrez pas le même film !

Ces formes d’art sont plus que complémentaires, elles se subliment l’une l’autre !

 

 

 sulfur iodatum crash test

 

 

Pourquoi avoir appelé ce 1er EP  « Crash Test » ?
Cet EP un test  pour vous ? « ça passe ou ça casse ? »

C’est précisément dans un esprit de test qu’il a été pensé. Je voulais confronter ma musique à un public plus large, en offrant un EP qui soit représentatif de mon univers et de toutes les influences qui le composent. L’idée d’aborder un seul style musical dans ce travail m’a toujours été étrangère.

Me concernant, la notion de test réside dans le fait de construire un ensemble cohérent avec une matière musicale éclectique. Je crois, au regard des retours que me font les gens, que de ce côté, c’est réussi.

Mais c’est aussi un crash test vis-à-vis du public ! Tout d’abord parce qu’un premier EP l’est de fait, mais aussi de par la diversité sonore abordée. Pas sûr qu’elle soit comprise, pas sûr qu’elle soit entendue comme telle ! Les écoutes via mon site ou les plateformes de distributions numériques (Deezer, Spotify, ITunes….) m’en diront un peu plus à ce sujet ! Mais bon… Pour l’heure, ça semble être tout de même en bonne voie…

 

 

De quels univers (sonores, musicaux, cinématographiques…) vous êtes-vous inspiré pour l’écriture de vos morceaux ?

C’est assez éclectique… si je devais nommer mes influences musicales, je dirais : Amon Tobin, Massive Attack, Charles Mingus, Mr Oizo, Dead can Dance…

J’écoute beaucoup de musique, mais j’ai besoin de me « purger » musicalement lorsque je veux composer de nouveaux morceaux. Je me suis rendu compte que lorsque je cherche à composer alors que je suis dans des phases d’écoute et de découvertes musicales intensives, je suis totalement parasité par le travail des musiciens que j’écoute, je perds toutes capacités créatives! La musique des autres perturbe mes séances de travail. Je passe donc maintenant par des « sas de décompression ». Je reste plusieurs jours ou semaines sans rien écouter. Ainsi, il m’est plus facile de me replonger dans mon travail et d’entendre (dans ma tête !) ce que je veux composer.

Sur l’aspect visuel, c’est très large ! ça va des vidéos amateurs de vacances tournées en Super 8 en passant par les road movies américains, les documentaires soviétiques sur Gagarine, le DIY de Michel Gondry… bref, niveau visuel, je n’ai pas d’influence. Ça présente un avantage, je regarde tout !

Au niveau des atmosphères, j’avoue avoir un faible pour le sombre, le mystérieux, l’incompréhensible même… Lynch me passionne, Francis Bacon, max Beckmann, Alberto Giacometti aussi, chacun d’eux porte un regard incroyablement frais (parce que subversif ?) sur la différence, la bizarrerie…

 

 

Par la suite, dans quel endroit rêveriez-vous de jouer ?
Accompagné de quel artiste (musicien, peintre…) ?

J’ai le droit de rêver ?

J’aimerais jouer à Détroit et à Chicago, pour la beauté du geste, ce sont quand même toutes deux les mères porteuses de la musique électronique.

J’aimerais jouer sur un Ferry ! L’idée qu’un type organise un festival de musiques électroniques sur un énorme Ferry qui ferait des haltes dans pleins de ports de méditerranée, m’éclate. Ouais, c’est vraiment le genre d’endroit et de configurations dans lesquels j’aimerais jouer.. !

 

 

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