Les années douces nous plonge au coeur du Japon pour découvrir l’histoire de Tsukiko, 30 ans et Satoru, 60 ans. Une histoire en 2 tomes, racontée tout en douceur et en subtilité comme Jirô Taniguchi sait si bien le faire…

Les années douces Taniguchi

.

A noter que la bande dessinée est adaptée d’un célèbre roman de Hiromi Kawakami, romancière japonaise (Les années douces, aux éditions Picquier)

annees douces roman kawakami

.
Jirô Taniguchi, scénariste et dessinateur

Jirô Taniguchi nait en 1947 au Japon. Issu d’une famille assez pauvre et enfant à la santé fragile, Jirô Taniguchi passe beaucoup de temps à lire et à dessiner.

Il décide de devenir mangaka en 1969 et devient alors l’assistant de Kyuta Ishikawa. C’est en 1970 qu’il publie sa première bande-dessinée (« Kareta heya »). C’est également à cette époque qu’il découvre la bande-dessinée européenne, alors inconnue au Japon, et dont le style (netteté et diversité du dessin) va fortement l’influencer.

Jirô Taniguchi finit par prendre son indépendance et, dans les années 1980 il s’associe à deux scénaristes (Natsuo Sekikawa et Caribu Marley) avec lesquels il publiera des mangas aux styles variés : aventures, policier, historique (dont le fameux manga « Au temps de Botchan » sur la littérature et la politique dans le Japon de l’ère Meiji).

A partir des années 1990, Jirô Taniguchi se focalise plus sur les choses de la vie quotidienne et sur les relations entre les êtres humains dans ses mangas.

jiro taniguchi

.

Distinctions de Jirô Taniguchi

La réputation du mangaka n’est plus à faire, ce grand homme de la bande-dessinée a d’ailleurs déjà reçu de nombreuses distinctions.

1992 : Prix du manga Shōgakukan, catégorie Prix spécial du jury pour Terre de rêves

1993 : Prix de l’association des mangaka japonais, catégorie Prix d’excellence pour Au temps de Botchan

1998 : Prix culturel Osamu Tezuka, catégorie Grand Prix pour Au temps de Botchan
1998 : Prix d’Excellence du Festival des arts médias de l’Agence pour les affaires culturelles au Japon, catégorie Manga pour Quartier lointain

2001 : Prix d’Excellence du Festival des arts médias de l’Agence pour les affaires culturelles au Japon, catégorie Manga pour Le Sommet des dieux

2003 : Alph-Art du meilleur scénario au Festival d’Angoulême 2003 pour le tome 1 de Quartier lointain
2003 : Prix Canal BD au Festival d’Angoulême 2003 pour Quartier lointain

2005 : Prix du dessin au Festival d’Angoulême 2005 pour le tome 2 du Sommet des dieux

2011 : Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres.

.

Le résumé des années douces

Dans le café où elle a ses habitudes, Tsukiko, la trentaine, fait la connaissance de Satoru, un homme d’une soixantaine d’années, élégant et solitaire. Au fil des conversations, elle réalise qu’elle le connaît. Il était en effet son professeur de japonais au lycée.

Tsukiko et celui qu’elle nomme « maître » deviennent alors de plus en plus complices et prennent l’habitude de se revoir dans ce même café, sans jamais se donner rendez-vous. Ils se retrouvent en effet au hasard de leur emploi du temps. Puis, petit à petit ils improvisent des sorties ensembles. S’installe alors entre eux une véritable affection, et peut-être même un peu plus que ça…

Les deux tomes sont découpés en chapitres qui retracent chacune de leurs rencontres : la cueillette des champignons, la fête des fleurs, les poussins achetés au marché…

les années douces extrait

.
Mon avis

J’ai bien apprécié ce manga qui retranscrit bien l’univers japonais. Jirô Taniguchi nous offre un récit à la fois pudique et délicat. Tout est amené avec subtilité, aussi bien dans les dialogues que dans les dessins. Ici, on suggère plus qu’on ne dévoile. Et le fait que la bande-dessinée soit en noir et blanc laisse encore plus de place à notre imagination, par exemple pour imaginer les paysages japonais en couleur.

Les dessins sont simples, pas dans le mauvais sens du terme, mais dans le sens où il n’y a pas de fioritures, on nous présente l’essentiel.
Ce manga est d’une douceur telle que c’est vraiment apaisant.

Je mettrais quand même un petit bémol au deuxième tome où j’ai trouvé quelques longueurs et je n’ai pas vraiment accroché sur la fin de l’histoire. Mais les longueurs sont compensées par le découpage des chapitres par rencontre. On peut donc facilement s’arrêter dans sa lecture et la reprendre sans perdre le fil de l’histoire.

Malgré ce petit bémol, « les années douces » reste tout de même un manga à découvrir, pour se plonger dans le magnifique univers de Jirô Taniguchi. Ça donne d’ailleurs envie de découvrir d’autres oeuvres de l’auteur…

les années douces extrait