Les Wriggles, c’est la réunion de cinq artistes de rue et de bars qui ont écrit quelques chansons ensemble, histoire de se marrer un coup et de déconner à mort. Comme ils ne voulaient pas faire carrière chacun de leur côté (en plus que c’était pas sûr du tout que ça marche !), ils fondent, en 1995, la compagnie des Wriggles (prononcez « ouirgueul’z » ou « ouargueul’z » ou « oui gueul’z »…) qui sera découverte par Richard Kalfa l’année suivante.
Jusqu’aux environs de 1999, leur carrière artistique est assez difficile à gérer car, renommée pas encore atteinte oblige, ils doivent travailler en parallèle, comme c’est d’ailleurs le cas de pas mal de groupes de talent (ou pas). Toujours est-il qu’ils acquièrent rapidement un nom dans le milieu musical, notamment grâce à leur ton léger et comique, leurs tenues rouges et leur unique guitare sèche (dont ils se servent comme des manches les trois quarts du temps Clin d’oeil ). Mais ce qui les fera sortir du lot, ce sont surtout leurs représentations scéniques, véritables représentations théâtrales loufoques plus ou moins adaptées et adaptables à chacune de leurs chansons. Ils font des chansons naïves et absurdes, satiriques, fielleuses ou encore caustiques, le tout avec humour et un excellent sens de l’à-propos.
– 1999 : Justice avec des Saucisses
Le groupe enregistre, en 1999, leur premier disque, qui les révélera très rapidement au public. Les chansons – une vingtaine – choisies avec soin dans leur répertoire, sont particulièrement enjouées, le ton est léger, la musique simple, les paroles sont absurdes et le disque en lui-même contient un je-ne-sais-quoi qui donne une impression d’enregistrement à la va-vite dans une ambiance bon enfant délurée. Avec des intermèdes indiquant l’heure d’enregistrement (« 16h07 », « 16h43 », « 17h26″) particulièrement déjantés, des chansons courtes (4’46 » pour la plus longue, mais la durée tourne généralement autour de 1’/2’ ) mais à l’image du groupe, et une immense variété de sujets abordés, ce disque est une merveille d’humour et de musique (même s’il ne faut pas s’attendre à de grandes performances musicales Clin d’oeil ) ! Certaines chansons (« Petit Navire », « Tchou Tchou Tchiguidiguidik », Monolithe »…) rappellent par bien des côtés Didier Super, tandis que d’autres sont plus proches de la parodie (« Dans Mon Quartier », « Y’A Personne », « Oh Putain Non ! »…), mais d’une manière générale, les chansons sont délirantes, même si on trouve dans beaucoup d’entre elles (« Plouf », « Passe Ton BAC », « Dieubouddhallah », « Mr. Johnson », « P.S.G »…) de courtes répliques engagées (« Fernando le photographe/Terminait son paragraphe :/ « A quoi bon aller dehors ?/ Je suis bien, sur le Rainbow Warrior »/Et puis plouf ! »), un peu à la façon de Mickey 3D. Un bijou.
– 1999 : Les Wriggles Partent en Live
Le second album, Les Wriggles Partent En Live, est, comme son nom l’indique, un live. Ce disque comporte une majorité de titres issus du premier album, dont beaucoup modifiés avec, par-ci, par-là, un couplet supplémentaire, un effet sonore délirant, etc., mais également pas mal d’autres chansons issues de leur répertoire (« La Trapouille Des Eléphants », « N’importn’Nawak », « Le Goût Des Filles », « C’Est Comme Ca », « Mes Amis »…). On découvre également sur ce disque une facette des Wriggles qu’on avait à peine entrevu sur Justice Avec Des Saucisses : celle d’un groupe qui peut aussi bien traiter des chansons enjouées et entraînantes que mélancoliques et tristes (« Avec de la Pâte à Modeler », « Petite Candy »…). A écouter.
– 2002 : Ah Ben Ouais Mais Bon
Leur second album studio, Ah Ben Ouais Mais Bon, est, à mon avis, leur meilleur : des chansons drôles et entraînantes, totalement délirantes (« Funky Bandits », « La Petite Olive », « Poupine et Thierry », « Taxis ») mais qui font réfléchir (« Pourquoi », « Taxis », « L’eau »…). On trouve aussi des chansons engagées en faveur de l’environnement (« L’eau », « Poupine et Thierry »), contre la connerie humaine et l’inhumanité de la société (« Ah Bah Ouais Mais Bon », « Full Cash », « Planète »), la musique formatée (« On Se La Pète Grave », « Funky Bandits »). A noter également une plus grande part de chansons émouvantes et sociologiques (« Juste Avant Que Je », « La Phase », « Par Derrière »). On trouve dans cet album un aspect général moins « becté » mais un ton tout aussi humoristique qu’avant. Un disque merveilleux à ne surtout pas louper !
– 2005 : Moi d’Abord
Moi d’Abord, le dernier-né de la compagnie des clowns rouges est également un bon disque, mais il me paraît bien moins bon que le précédent. Les chansons sont moins portées vers le délire qui, habituellement, caractérise le groupe. Seules quelques chansons sont enjouées (« Comme Rambo », « Délit de Face, Yes ! », « Toutes ») La majorité des chansons jouent plus sur un côté sentimentaliste (« Le P’tit Pardon », « Fenêtre sur Coeur », « Des Laisses », « Papillons », « Le Bouillon ») et/ou engagé (« Ma Philosophie », « Comme Rambo », « Délit de Face, Yes ! », « Mon Petit Mec et Moi », « Le Bouillon », « Moi d’Abord »). Un disque où les Wriggles changent de style en matière de musique, mais il suffit de les voir sur scène pour se rassurer : les Wriggles ne vont pas tomber dans le mielleux commercialisé si facile à formater.
Néanmoins, continueront-ils dans cette nouvelle voie musicale plus « pro » ? Retourneront-ils à leurs origines ? Exploreront-ils en d’autres ? Réponse au prochain album du groupe !
(Article écrit par Funram)