NAISSANCE ET ÉVOLUTION DE LA BD
On pourrait faire remonter l’Histoire de la bande dessinée aux hiéroglyphes retrouvés sur les murs des grottes de Lascaux mais il semble plus raisonnable de dire que l’apparition de la bande dessinée est tirée des gravures de William Hogarth qui, dès le XVIIIème siècle, avait su utiliser l’image pour se moquer des travers de la société dans laquelle il vivait.
– Le XIXème siècle : le début de la bande dessinée
En 1827, le suisse Rodolphe Töpffer eut l’idée d’accorder une grande place à l’image en dessinant ses aventures avec pour seul texte des légendes sous les illustrations. Il avait bien compris à l’époque que l’image attirait beaucoup les lecteurs. On peut dire que la première véritable bande dessinée apparaît en 1896 aux Etats-Unis avec « Yellow Kid ». En effet, on voit naître le découpage des images et les dialogues sous formes de bulles (les phylactères).
Les dessinateurs des hebdomadaires sont alors débauchés par les grands quotidiens pour illustrer les suppléments dominicaux. Les bandes dessinées sont donc conçues en fonction du lectorat du journal et elles traitent le plus souvent de sujets d’actualité par un humour plutôt destiné aux adultes. La bande dessinée n’a en effet à cette époque qu’un caractère humoristique ( d’où le nom de « comics » ). En Europe on s’adresse plutôt aux enfants : la presse enfantine se développe à une vitesse inespérée puisque les illustrations des bandes dessinées sont très bien accueillies par les plus jeunes qu’ils soient issus d’un milieu populaire ou plus bourgeois. Naissent alors une multitude de produits dérivés (figurines, jouets, dessins animés, …)
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– Les années 1930’s : la diversification du genre
Les éditeurs américains cherchent, dans les années 1930’s, à diversifier le genre de la bande dessinée qui jusqu’alors n’était qu’humoristique. C’est alors que naissent des « supers-héros » comme Tarzan en 1929 ou encore Superman et Batman en 1939.
Avec l’arrivée des « supers-héros » naissent également les récits d’aventures où les dessins deviennent plus réalistes. Les héros se diversifient : apparaissent des détectives (Dick Tracy), des magiciens aux pouvoirs extraordinaires (Mandrake), des héros de science-fiction (Flash Gordon), … Il est important de noter que malgré qu’on mette en scène des héros plus réalistes on conserve tout de même toujours une petite part de ton humoristique dans les bandes dessinées. En 1934, les bandes dessinées qui étaient jusqu’alors imprimées dans des formats très divers sont standardisées. Max Gaines a l’idée de créer de véritables albums qui permettent une lecture plus facile.
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– L’après-guerre : l’Europe se démarque
Après la seconde guerre mondiale, les Etats-Unis accusent un certain ras-le-bol des « supers-héros » pour laisser place à des bandes dessinées relatant des histoires sentimentales, des adaptations de films ou de classiques littéraires, des faits divers ou encore des histoires mettent en scène des animaux ( c’est à cette époque que naît Snoopy). Le genre de la bande dessinée s’appropriant des domaines de plus en plus vaste, les enseignants et parents sont de plus en plus inquiets sur les effets éventuels de la bande dessinée sur la délinquance juvénile. Les éditeurs décident alors d’appliquer un code de déontologie dans le domaine de la bande dessinée : le contenu de celles-ci est désormais dûment vérifié avant d’être mis aux mains du public.
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Alors que la bande dessinée tend à s’essouffler aux Etats-Unis, en Europe bien au contraire on connaît une effervescence d’après-guerre dans ce domaine, notamment en Belgique et en France. En effet, plusieurs magazines pour enfants font leur apparition après la guerre, ils vont alors lancer un certains nombres d’auteurs connus de tous aujourd’hui. Le journal de Spirou (crée en 1938) édité par Dupuis se dotera d’un certain Franquin qui fera apparaître des personnages comme Spirou, Marsupilami, Gaston Lagaffe, … En 1946 Raymond Leblanc s’associe avec Hergé pour publier le journal de Tintin d’où naîtront Blake et Mortimer, Achille Talon, Michel Vaillant, Ric Hochet, Boule et Bill,… Le journal Pilote crée en 1959 par Goscinny, Uderzo et Charlier connaîtra un succès immédiat puisqu’il mettra en scène des personnages comme Barbe-Rouge, Blueberry, Iznogoud,…et bien sûr notre célèbre Astérix !
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– Les années 1970’s : l’âge adulte
Au début du siècle, les bandes dessinées s’adressaient surtout aux enfants, après la Seconde Guerre mondiale on s’intéresse plus particulièrement aux adolescents puis dans les années soixante-dix c’est au tour des adultes et plus particulièrement des hommes d’être les « cibles » des dessinateurs. De nouveaux styles sont alors expérimentés. Tardi par exemple adaptera des romans. Jean Claude Forest créera Barbarella. Des magazines destinés aux adultes verront le jour : Hara-Kiri en 1960, Charlie mensuel en 1969, Charlie Hebdo en 1970, Fluide Glacial en 1974… Leurs dessinateurs sont anticonformistes et laissent une large place à la satire politique et sociale. De nombreux auteurs tels Reiser, Wolinski, Gébé, y font leurs débuts.
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– Les années 1980’s : la mondialisation de la bande-dessinée
Les artistes européens accèdent à cette période à une diffusion internationale. C’est également dans les années 1980’s que les mangas venus du Japon font leur apparition en Europe. Akira est le précurseur européen des dessins nippons. Ce type de bandes dessinées s’accompagne de dessins animés : le succès est alors fulgurant. Goldorak, Dragon Ball, Albator séduisent largement le public.
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– La bande dessinée de nos jours
Aujourd’hui la bande dessinée est un véritable phénomène de société qui a du succès aussi bien auprès des enfants que des adultes. Elle fait même l’objet de salons (Salon international de la bande dessinée d’Angoulême) et de festivals, au même titre que les romans. La bande dessinée a donc su se forger une légitimité au fil du temps car c’est un genre qui sait s’enrichir et continuer à évoluer au rythme de notre société. Le neuvième art a donc un bel avenir devant lui !